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[Chroniques BD #15] Le bois des vierges

Les bois des vierges est un conte de Jean Dufaux et Béatrice Tillier.


En 2008, les éditions Robert Laffont lancent le premier épisode du « Bois des vierges ». La même année, l’éditeur abandonne la bande-dessinée, laissant la série ( et bien d’autres ) sans suite.

Heureusement pour les lecteurs de la première heure, Delcourt récupère une partie du catalogue et l’histoire reprend dès 2009 avec une ré-édition du premier tome.

De quoi ça parle ?

La guerre séculaire qui oppose les hommes aux bêtes de haute taille (les loups) est sur le point de prendre fin. Un mariage est arrangé entre Aube, fille du seigneur d’Arcan, et Loup de Traille, le plus valeureux commandant des bêtes. Mais la noce tourne au carnage quand le futur époux est assassiné par le propre frère de Aube. Pourchassée par les loups, elle doit fuir vers le bois des vierges, seul endroit où elle se sait protégée.

En effet, aucun des deux camps ne s’en approche. Sanctuaire des vierges (comme son nom l’indique), il est farouchement défendu par des hybrides, des créatures mi-hommes mi-animales (centaures, satyres et autres harpies). Pendant ce temps la guerre a repris a son plus haut niveau et les Hommes sont en train de la perdre. Le prince des Armures mandate donc un jeune chevalier, Hugo, pour partir à la recherche du seigneur Clam, seul capable d’inverser le cours du conflit.

Clam vit à l’écart, maudit, il est tourmenté par ses origines et par la passion qu’il voue à une femme qu’il a aimé autrefois. Autant dire qu’il se montre peu favorable aux suppliques de Hugo concernant les affaires humaines.

Mais le jeune homme est un fin négociateur et, ayant découvert que celle pour qui le coeur de Clam bat encore n’est autre que Aube – la jeune femme que le seigneur croit morte – il dispose désormais du moyen de ramener celui-ci sur le chemin de la guerre!

Mon avis

Il n’est pas exagéré de dire que « Le bois des vierges » a littéralement subjugué ses lecteurs dès le premier volume. Reprenant les grands thèmes de la Belle et de la Bête, entremêlé de rappels au petit chaperon rouge ou de la belle au bois dormant. Saupoudré de divers mythes sylvestres il s’ est avéré un parfait mélange des contes de notre enfance, adapté à un public adulte, mêlant habilement intrigue et fantastique, action et romance.

Jean Dufaux confirme ici, s’il en est besoin, qu’il maîtrise le sens du récit. Les dialogues « d’époque » sonnent justes, le rythme de l’histoire ne faiblit pas sur les 3 tomes et la fin est parfaitement amenée.Bref le scénario est soigné.

Et, surtout, il faut compter avec les somptueuses illustrations/peintures de Béatrice Tillier qui animent véritablement cet univers, donnant vie au bestiaire fantastique du bois des vierges et au monde violent et animal qui le compose.



Autant dire que l’abandon de la série au premier tome avait jeté un froid. Rapidement dissipé par Delcourt, pour le plus grand bonheur des fans qui peuvent aujourd’hui clôturer cette très belle aventure.

Vous l’aurez compris, si vous êtes passionnés de dark fantasy ou de contes animaliers torturés (les contes pas les animaux), jetez-vous sur « le bois des vierges » vous ne serez pas déçus.

Bonne Lecture!

Nb: Pour ceux qui découvre cette série, un coffret intégral est paru en même temps que le 3° volume. Quant à ceux qui possèdent déjà les 2 premiers, une version du coffret avec uniquement le tome de fin est également disponible.

( la fiche BdStock )