Chronique Samba BD

Le bois des vierges (tome 1 à 3)


Résumé :

Suite à un pacte rompu et au meurtre du fils d’un seigneur-loup, une guerre se redessine entre les bêtes et les hommes. La principale responsable du massacre, quant à elle, se réfugie dans un bois ensorcelé où, dit-on, seule une vierge peut survivre... La guerre détruisant tout sur son passage (richesses, vivres, nature, population), chaque partie essaie de trouver une solution efficace au conflit... La plus sérieuse vient des hommes et d’un noble chevalier, Hugo, chargé de la mettre en œuvre : il s’agit de négocier avec un homme hybride, moitié loup, jadis épris de la malheureuse qui a rejeté en premier la bête… Alors, le pardon (grâce à l’amour) pourra-t-il naître enfin ? Au-delà de l’égocentrisme, de la bêtise, de la lâcheté, de la vengeance ? Seul cet homme torturé entre ses deux côtés le peut : « Seigneur-Clam »… et les lois du hasard, qui font qu’un pardon - parfois - peut avoir lieu malgré les différences, la peau ou le poil. Comprendre que l’homme est à l’intérieur de la bête et inversement…


Mon avis (à chaud, car première lecture) :

Je sais que Samba a déjà rédigé une chronique mais je voulais à mon tour rajouter quelques mots sur cette excellente série, qui m’a enchanté depuis le tout début (2008).


Bien sûr, ce qui frappe d’emblée c’est le dessin de Béatrice, d’une puissance évocatrice rare. Les couleurs plus chaudes sur ce 3ème album m’ont vraiment plu. Cela donne un p’tit goût d’automne et d’apaisement après les déchirures passées, la guerre et les combats sans issue. Par ailleurs, son style, proche de l’illustration, n’enlève rien au rythme qui se dégage des scènes. On voit défiler les pages sans peine, transporté comme dans un rêve éveillé…

Et enfin, le récit, un art où Dufaux excelle. Ici, il faut toutefois noter le côté plus « plat » que sur les deux autres tomes. On a moins de surprises étant donné que la fin est déjà écrite : on sait depuis le tome 2 que la paix ne peut venir que par l’amour. L’amour de soi (notamment la part loup de Loup-Clam qu’il s’efforce encore d’éclipser au début du tome 3), l’amour de l’autre.

Un truc m’a un peu chiffonné quand même, mais rien qui n’enlève de la magie : on voit vers le début le prince des armures (le seigneur des hommes) réclamer ouvertement une paix (voir la scène avec le lynx). Et vers la fin de l’album, rechigner à pactiser… Certainement un sursaut d’orgueil (il s’agit d’un prince après tout), mais bon, pas très cohérent avec les palabres du début. En tout cas, çà m’a surpris. Quoique, la bête « habite » l’homme après tout !… J Ah oui, et le dieu « Pan » dont on ne parle plus… J’imagine qu’il a brûlé avec nombre de ses congénères !

En bref, ma note :

Tome 1 : 9/10 (narration exemplaire sur cet album, qui donne furieusement envie d’en savoir plus)

Tome 2 : 9,5/10 (pour le côté symbolique et sentimental, un plus pour moi)

Tome 3 : 8/10 (fin un peu attendue mais une belle fin qui ne déçoit pas)

Soit 9/10, mérité pour cette belle série. Je relis bientôt ce 3ème tome, histoire de profiter davantage du beau dessin de Béatrice, au « calme », sans le mal des transports…